Mieux vaut une bonne copie qu’un mauvais concept original
27-04-2023

TV
Mieux vaut une bonne copie qu’un mauvais concept original

De nos jours, le paysage médiatique est toujours le théâtre d’une bataille féroce pour attirer les téléspectateurs. Chaque chaîne cherche à détourner le public de la concurrence, au profit de ses propres programmes.

Voyons un bon exemple récent, celui de Blind Gekocht (Play4). L’émission Blind Gekocht est très performante, tant à l’antenne qu’en ligne, en format court et en contenus dérivés. Un succès qu’elle doit notamment à ses présentateurs charismatiques, Béa Vandendael et Bart Appeltans. De son côté, DPG Media diffuse un programme similaire sur VTM : Huis Gemaakt. Si elle se défendait correctement à l’audimat, cette émission n’atteignait pas les ratings et les parts de marché (PRA18-54) de Blind Gekocht. La solution était toute trouvée : aller débaucher Béa et Bart chez Ads&Data. Reste à voir si cela suffira pour donner l’avantage à DPG Media.

Blind Gekocht
Huis Gemaakt

Cet exemple de la compétition entre Blind Gekocht et Huis Gemaakt illustre bien une tendance à l’œuvre depuis quelques années déjà. Pour séduire les téléspectateurs, produire des contenus de qualité (et, pour la Flandre, de Vlaamse kwaliteit) est essentiel. Or, inventer de nouveaux formats ou programmes n’a rien de simple. À l’heure où les plateformes de streaming et autres canaux en ligne se multiplient, comment prétendre encore créer du contenu qui change, qui surprend, ou qui fait exploser l’audimat ? La tentation de revenir à des valeurs sûres est donc toujours plus grande ! Si, malgré une baisse de régime et quelques changements stratégiques il y a 13 ans, De Mol fait toujours un carton aujourd’hui, ce n’est pas pour rien.

Dans cet article, nous testerons donc cette hypothèse, à l’aide de 2 exemples :

  • De Mol vs Bestemming X
  • De Verhulstjes De Vermeires

De Mol vs Bestemming X

Entendons-nous bien : De Mol (Play4) et Bestemming X (VTM) sont deux émissions bien distinctes. Pour autant, nous relevons quelques points communs, du moins assez pour les reprendre ici. Bestemming X et De Mol partagent la même équipe de production, et une même trame : 10 candidats s’affrontent dans une série d’épreuves pour découvrir leur destination/la taupe. Chaque épisode se termine par l’élimination du candidat à l’instinct le moins affûté.

Dans la tranche commerciale PRA 18-54, De Mol rafle 42,5 % de part de marché et une audience moyenne de 34 %. La finale est clairement l’épisode le plus regardé. Pour Bestemming X, l’audience diminue au fil de la saison : pour les PRA 18-54, le programme débute avec 30 % de parts de marché, mais n’en compte plus que 22 % à l’épisode 7. La reach et le nombre de téléspectateurs sont eux aussi en nette baisse.

Bestemming X ne parvient pas tout à fait à tenir les promesses de VTM : les statistiques montrent que si beaucoup de Flamands ne veulent pas manquer le premier épisode, ils décrochent rapidement. Il faut bien reconnaître que marcher dans les pas de De Mol n’est pas chose aisée. Pour un concept inédit comme celui-ci, les résultats de la première saison sont tout à fait louables.

De Mol
Bestemming X

De Verhulstjes vs. De Vermeires

Gert Verhulst ne cesse d’étoffer son empire, qu’a récemment rejoint le programme De Verhulstjes (Play4). En 2021, en pleine pandémie, la première saison fut un succès immédiat. La quatrième saison est déjà sur les ondes. Voilà qui a dû inspirer quelqu’un chez DPG Media : « Si ça marcher pour Gert, ça peut marcher encore mieux pour nous ! ». De Vermeires (VTM) était né. Alors, bien sûr, ce format suivant une famille de célébrités n’a rien de nouveau. Depuis le début des années 2000, les Pfaff, Planckaert et autres BV ont défilé sur les petits écrans de Flandre.

Et pourtant, il n’y a qu’une place au sommet du podium : avec une audience (PRA 18-54) de 172 000 téléspectateurs (ayant vu au moins 25 % du programme), Jacques et sa famille réunissent moitié moins de fans que Gert et ses proches (376 000). Après des débuts prometteurs, on constate ici aussi un essoufflement rapide. La dernière saison des Verhulstjes se termine sur une part de marché de 26 % et une audience moyenne de 20 % pour le segment des PRA 18-54, alors que leurs homologues de la VTM n’obtiennent que 17,8 % et 10 %.

Ce ne sont évidemment là que deux exemples, loin de nous l’idée d’en tirer des conclusions absolues. Et il est évident qu’un concept qui a fait ses preuves attirera toujours plus de curieux. Alors, s’il est toujours bon de partir sur les chapeaux de roues… Il faut aussi savoir tenir le rythme ! Enfin, n’oublions pas que reprendre ou revisiter une formule populaire n’est pas toujours une garantie de succès. Quant à moi, vous savez où me trouver : devant ma télé, pour Huis Gemaakt, version Béa et Bart !

De Verhulstjes
De Vermeires

*Sources : Audimètre CIM/GfK, Live+7