Fake Out Of Home
FOOH
Après les Fake News, le Fake Out Of Home (FOOH) débarque dans nos sociétés. Le terme « FOOH » désigne la manipulation d’environnements extérieurs à l’aide de CGI, d’IA et de technologies 3D pour attirer l’attention du public et faire le buzz en ligne. Cette technique offre aux marques un nouveau moyen d’atteindre leur groupe cible et de profiter des possibilités virales d’internet et des réseaux sociaux. Mais si les atouts du FOOH suscitent l’enthousiasme, ses implications en termes de durabilité et d’éthique posent question.
Le FOOH réduit les coûts de production et offre une foule de possibilités créatives. Avec le FOOH, tout devient imaginable, des panneaux d’affichage virtuels sur des lieux iconiques aux expériences interactives qui brouillent les frontières entre le monde physique et le monde numérique. Cette forme de publicité convient parfaitement à l’univers des jeunes, qui recherchent souvent du contenu court, très visuel et facile à partager. Cependant, on ignore si le public a toujours conscience que ces images sont fausses, ce qui entraîne un risque.
Malgré ses avantages, le FOOH suscite le débat en termes de durabilité. Certains experts s’attendent à ce que la hype retombe et prédisent que les techniques du FOOH ne seront utilisées que si elles sont pertinentes pour l’idée concernée. Beaucoup de campagnes de FOOH actuelles s’apparentent à des bricolages visuels, dépourvus de concept fort, ce qui limite leur impact et leur durée de vie. Il est important que le FOOH ne reste pas une simple tendance éphémère, mais permette de véhiculer des idées fortes et porteuses.
Les implications éthiques du FOOH créent aussi la controverse, en cette époque où la publicité suscite une méfiance croissante. La transparence est essentielle : les campagnes FOOH doivent afficher clairement que ces images sont fausses et visent purement à divertir, sans chercher à tromper. Le terme « Virtual Out Of Home » (VOOH) est proposé comme une alternative plus positive à « Fake Out Of Home », afin d’éviter sa connotation de tromperie.
En Belgique, le FOOH est encore rare, notamment en raison de la frilosité des créatifs belges, qui préfèrent attendre une idée vraiment accrocheuse avant d’adopter une nouvelle technologie. Cette retenue ne signifie pas que le marché belge est à la traîne, mais plutôt que ses acteurs pèsent soigneusement la valeur et l’impact des technologies nouvelles. Vu l’excellent pool créatif dont jouit la Belgique, on peut s’attendre à ce que des campagnes FOOH impressionnantes apparaissent aussi bientôt sur notre territoire et fassent le buzz par delà les frontières.
En conclusion, le FOOH offre aux marques un moyen innovant de se démarquer sur un marché saturé, mais ses retombées à long terme et ses implications éthiques restent sujettes à discussion. Cette technologie présente un fort potentiel, mais elle doit être utilisée de façon responsable, afin de conserver la confiance des consommateurs et de produire un impact durable. Le succès du FOOH dépendra des marques et de leur habileté à créer des campagnes transparentes et porteuses de sens, qui titillent l’imagination du public sans le tromper.
